[Jardin] Que dit-on lors d'une averse ? (PV : Ascheriit Crowolf.) [RP ABANDONNE]

Pour commencer, la journée avait mit mon moral à plat. Comme qui dirait, je m'étais "levée du pied gauche", et pour cause, j'avais chuté disgracieusement sur sol parce que ledit pied gauche n'avait rien trouvé de mieux à faire que s’empêtrer dans le tapis. J'avais ensuite dû réunir le plus rapidement du monde (car oui, je m'étais aussi réveillée en retard) mes affaires de cours, les ranger dans mon sac et courir comme une dératée dans les escaliers, espérant arriver à l'heure avec le moins de fractures possibles. Je m'assis pile à le fin de la sonnerie et je me mis au fond de la classe, histoire que personne ne me remarque.
Malheureusement, un morceau de plafond s’effondra sur ma tête, et je dû écoper des rires moqueurs des élèves devant mon visage saupoudré de plâtre. Le prof me donna un aller simple pour l'infirmerie, ce qui me fit perdre la moitié du cour pour une petit bosse et une écorchure sur la joue. Vous savez, ce sentiment qu'on a, les jours où on se dit qu'on aurait mieux fait de rester couché en de dormir vingt-quatre heures de plus. Et bien, c'est exactement ce que je ressentait là, une simple envie de retrouver la douce chaleur de ma couette et la mollesse de mon oreiller. Mais je n'était au bout de mes peines, et il était à peine l'heure d'aller déjeuner. Mon lit doucereux devrait m'attendre un peu plus longtemps.
Dans la cantine, tout se passa bien ! Enfin, c'est ce que j'aurais aimé dire... Une bagarre éclata tout près de là ou je mangeais. Je me reçu de la purée et le contenu d'un demi-broc d'eau dans la figure. Retour à la case infirmerie, ne passez pas par la case départ, ne recevait pas 200$. Je n'avais pourtant rien fais de mal ! Bon, d'accord, j'avais failli arriver en retard et j'avais oublié les trois quarts de mes affaires de classe, mais je m'étais rétamée en me levant, il était normal que je traîne un peu, non ? Non ? Tant pis...
Le reste de la journée fut plutôt calme : je me reçu des boulettes de papier dans la figure, ce qui qu'on fichu une heure de colle sur le dos alors que je n'avais rien demandé à personne, et je dévala trois escaliers en me rendant à ma chambre. En bref, c'était le pire jour que j'avais passé depuis que j'étais rentrée dans ce pensionnat. Je n'avais même pas le courage d'entrer dans mon lit, c'est pour dire. Je décida d'aller me balader dans les jardins.
Une fois arrivée, je sentie mon moral remonter légèrement. Mais alors très légèrement. C'était juste que ne voyais personne, et que, si je me gamelais encore, je n'aurais pas à subir les quolibets de mes camarades. Et heureusement, car dès la première marche, mon pied glissa sur de la mousse et je n'eu pas le temps de me rattraper. Je m'étala par terre de tout mon long, le visage sur la pierre. Ce fut le goutte d'eau qui fit déborder le vase : pendant que je me forçais à retenir mes larmes, le temps se couvrit et une pluie de déluge s'abattu sur l'académie. Je commença à avancer, ne sachant pas trop si je devais rentrer ou si rester sous la pluie me ferais du bien.
Lorsque je fus trempée jusqu'aux os, je décida qu'il fallait que rentre. Problème : j'avais airé au hasard de mes pas et je me retrouvais au milieu du jardin, ne sachant pas trop quel chemin prendre pour rentrer. C'est alors que j'aperçu un autre élève, qui semblait lui aussi surpris par l'averse. Je fonça vers lui en courant, en prenant garde à ne pas glissé sur une flaque, et je cria pour qu'il m'entende, même si j'étais à peine à une mètre de lui :

-Hey, tu saurais pas où je pourrais m’abriter ? Je crois que la pluie ne va pas s'arrêter de si tôt !

-3éme chemin à droite. Tu devrais arriver aux dortoirs.

A y regarder de plus près, il avait l'air à coté de la plaque. Si je m'était un tant sois peu concentrée sur son visage, j'en aurais déduit qu'il était triste. Mais tout ce que je remarqua sur le coup est qu'il avait les yeux rouges. Quelle conne. Je réfléchit un peu. Quelque part, il avait été gentil, mais aussi vraiment à coté de la plaque. Enfin, j'avais ce que je voulais, il ne me restez plus qu'à partir et...
Je senti un poids léger sur mes épaules. Sans avoir besoin de réfléchir longuement, je réalisa qu'il m'avait passé sa veste. Peut-être n'était-il pas si à coté de la plaque après tout. Il me pris ensuite sous son bras, sans rien demandé. Il était peut-être hyper barré en fait... Pourquoi il avait fallut que je tombe sur un type louche alors que je voulais juste retrouver mon oreiller ? Le monde s'était ligué contre moi. Mais quelque part, je voulais la chaleur de ma couette, pourquoi ne pas accepter un peu de chaleur humaine ? On m'en avait donné si peu aujourd'hui... Je me blottis donc contre lui, espérant ne pas trop le déranger. Après tout, c'est lui qui avait commencer, c'est lui qui était en tort.

-Mais au faîte, comment t'appelle tu ?

Différent. Il avait l'air plus présent, plus chaleureux, plus humain. Je me tourna vers lui. Ses cheveux blancs cachaient son visage. C'était comme si je parlais à un inconnu. Bah, en fait, je parlais vraiment à un inconnu. J'avais peut-être croisé ce type dans les couloirs une ou deux fois, sans en faire la connaissance. Un jour, je me demanderais pourquoi j'avais si facilement accepter de prendre le bras de cet "inconnu". Un jour...
Mais au moment présent, ce gars qui m'avait si gentiment prêté sa veste et qui me passait sa douche chaleur humaine m'avait posé une question, à laquelle j'étais tenue de répondre.

-Eins... Eins Von Erlanger.

Je ne pouvais pas dire ça. Même démoralisée et seule au monde, je n'aurais jamais pu donner mon nom du tac au tac sans une once de prudence. Du genre un "Ton nom d'abord !" ou un truc comme ça. Je crois que je pourrais le nommer. Ce qui fait répondre du tac au tac, ce qui fait qu'on accepte l'aide des gens, c'est de la confiance ? Une sentation de froid profond me réveilla. Il pleuvait toujours, et il fallait rentré au plus vite avant d'attraper la crève.

-Toi, c'est quoi ton nom ?

Avoir l'air plus ingrat, tu peux pas. J'avais parlé sur un ton violent, comme si j'étais en colère. J'aurais dû, mais ce n'était pas le cas. Quelqu'un de normal devrait s'excuser et rattrapé sa bourde, mais je commençais à geler sur place, aussi j'entraîna le jeune homme sur le chemin, attendant qu'il réponde.

-Moi... Je m'appelle Asch', Ascheriit Crowolf.

Puis il me sourit. C'était le premier sourire qui m'était adressé, à moi et à moi seule, depuis... Des lustres. J'aurais dû me méfier encore plus, mais je me détendis tout d'un coup, sans trop savoir pourquoi. Je me sentais bien. Autre part que dans mon lit, seule avec mes songes et mes douleurs, je pouvait être heureuse. Une pensée comme ça, j'en avais pas eu non plus depuis un temps, mais ça pouvait gâché ce moment. Ouais, c'est ça, un moment de bonheur.
Nous arrivions à la porte des dortoirs, ce qui me rappela qu'il pleuvait. Pourquoi j'oubliais toujours les trucs les plus importants moi ? Sans cette fichu averse -que j'avais moi même déclenché, ne l'oublions pas- je n'aurais pas pu rencontrer ce type bizarre mais sympathique. Enfin, sympathique, c'était pas le mot, mais ça se rapprochait. Ascheriit ouvrit la première porte du dortoir et déclara :

-Ma chambre est ici. Je pense que c'est inutile de te raccompagner à ta chambre. Bonne soirée.

Il était froid par nature en fait. Bof, j'aurais voulu le remercier mais, s'il en avait rien à faire, pourquoi se fouler ? Ma couette m'attendais de toute façon, pourquoi restait plantée devant une porte fermée. Oui, encore une fois, je n'était pas moi à proprement parler. Il m'avait passé son manteau, m'avait aidé à rentrer, comme un être humain normal, je n'avais pas eu l'occasion de m'excuser mais tant pis, je ne le reverrais peut-être jamais. Qu'est-ce qui me poussait à rester ici ?
Une fois rentrée, tu seras seule.
Cette phrase sonna comme une évidence. Depuis que j'étais entrée dans cette école, j'avais juste suivie les cours, sans jamais créer de lien. Ascheriit était la première personne à qui je parlais hors d'un cours. Je m'étais fais un ami ?

-Tais toi !!!!

Sursaut. Ça venait de derrière la porte. Il était pourtant seul, j'en aurait mis ma main à coupé. Il n'allait pas bien. Je devrais l'aider. Je devrais pousser la porte et lui demander s'il allait bien. Pourquoi je le faisais pas ? Pourquoi je restait bloquée ? Je veux bouger, je veux savoir s'il va bien ! Je prends la poignée, je la tourne, la porte s'ouvre. Il est par terre, la tête dans les mains. Il ne va pas bien, c'est sûr. Peut-être qu'il a de la fièvre ? Se serait pas surprenant, après s'être pris cette flottée dans la figure.

-Tu n'a pas l'air bien, je peux t'aider ?

Voilé, c'est passé comme une lettre à la poste. Lui, je vais l'aider, par qu'il n'a rien demander, et qu'il est gentil. Lui, ce serait un ami ?

-Casse-toi... Je tant pris tu n'as rien à faire ici, casse-toi.

Des paroles blessantes venant d'un animal blessé. Je le savais, ça m'étais déjà arrivé. Je m'approcha lentement. Bah, c'était un peu con, vu qu'il m'avait dit de me casser, mais je ne pouvais pas le laisser comme ça. Normalement, j'lui aurait dit d'aller se faire voir. Seule différence avec d'habitude, il ne m'avait pas demandé. Il avait rejeté toute assistance, psychologie inversée.

-Casse-toi... Tu me donne la nausée...

Sympa ! Ce qui prouve qu'il à besoin d'aide. Refuser les bouées de sauvetage qu'on vous tend quand vous espérez vous noyer, ça ne sers à rien. Mais on ne peut pas aider quelqu'un qui ne veut pas être sauvé. D'où la problématique de ma situation. Fallait toujours que j'm'embarque dans des affaires impossibles. Je m'approcha et lui passa gentiment la main dans le dos. Comme si je caressais un animal abandonné. Ce qu'Ascheriit était, en quelque sorte. Il eu un mouvement de recule, mais se laissa faire. Finalement, il avait l'air de pouvoir supporter les approches humaines, passons à l'étape suivante, le réconforter.
Mais je n'avais jamais parler à quelqu'un de triste, encore moins un jeune garçon comme lui. Qui plus est, dérangé mentalement. Allons, on va essayer, et on verra ce que ça donne.

-Tu sais, tu n'es pas obligé de souffrir tout seul, je peux souffrir avec toi !

Mais non ! C'est exactement le genre de truc qu'il ne faut pas dire ! Dis qu'il ne va pas souffrir, dis que ça va aller, qu'il n'est pas seul. Je n'étais même pas capable de parler avec quelqu'un gentiment. J'étais méchante. Oui, je pense que je sais ce que je devrait dire. J'articula, avec l'air gênée :

-Euh non, je voulais dire que... Enfin, tu... Je peux t'aider quoi ! Enfin, je n'en suis pas sûre mais, je pourrais essayer de t'aider ! Ouais, c'est ça, je vais essayer !

-Tu m'a assez aidé comme cela. Excuse moi.

Le genre de personne à refuser l'aide, comme prévu. Si c'était comme ça, pourquoi est-ce qu'il ravalait ses larmes ? Un abruti fini ce type. Pas sociable, pas poli, sympa aux heures de pointes... Il était la personne détestable par excellence. Si seulement j'avais pu le haïr... Mais il était trop tard, je m'étais, comment on dit déjà ? Attachée à lui ? Un truc dans le genre. Bref, en résumé, je pouvais pas le laisser se morfondre seul.
Et puis, pourquoi est-ce qu'il s'excusait ? Parce que je prenait un temps pour lui ? Ou c'était une autre façon de me demander de partir ? Bof, de toute façon, j'allais rester dans les deux cas, alors la flemme de comprendre ce qu'il me disait.

-Ferme-la, j'ai déjà décidé que j'allais t'aider, donc tu peux parler dans le vide si ça t'amuse mais moi je reste ! Bon, pour commencer, tu va me dire pourquoi tu te ferme comme une huître !

De quoi j'me mêle ? D'accord, je pouvais pas l'aider sans un minimum d'informations, mais je pourrais être un tant sois peu gentille et respectueuse de son intimé. Il était déjà pas très bavard, manquerait plus qu'il se referme complètement à cause d'une phrase mal placée. Oh et puis fais chier, s'il est pas content tant pis, il ira s'faire voir et puis c'est tout ! Si seulement je pouvais penser ça...
Vu qu'il ne répondait pas, j'en profita pour trouver une position un peu plus confortable. Bah ouais, c'est pas comme si j'allais rester agenouillée face à lui pendant une heure à entendre que sa bouche daigne articuler un quelconque mot explicatif sur sa situation. Je me leva puis rassit contre le mur, à coté d'Ascheriit, puis je mon bras préalablement libérer autour de ses épaules. A vrai, je me retenais de le secouer comme un prunier pour lui arracher la réponse, de gré ou de force. Mais c'était méchant.

-Tu n'es pas obligé de répondre, mais tu n'es pas obliger de rester muet non plus. Parle de choses sympas, de choses que tu aimes, ça te détendra peut-être un peu.

Qui j'étais, pour donner ce genre de conseil ? Mais oui, comme s'il pouvait se détendre, lui qui viens d'engueuler le vide et qui pleur sans raison apparente. Bon, faudrait que je sache ce que je veux : l'aider ou l’abandonné à son triste sort. J'avais dis que je l'aiderais, donc le problème était résolu. J'avais plus qu'à prendre mon mal en patience pour attendre la réponse.